Les Maitres du clavecin en France
Harpsichord Albert Delin 1768
Recorded Harmonia Mundi, November 1973, released 1974 by Harmonia Mundi HMU 941
Prise de son et montage Gilbert Préneron
Illustrations: photo Publimages, Paris, instrument appartenant à la collection de Kenneth Gilbert
Maquette: Atelier Relations / 04. St-Michel-de-Provence.
Impression France-Imprimerie

Thanks to Daniël, who let me browse the famous Daniël Beuman harpsichord collection.

Face A: 21’02
SUITE EN RË MINEUR
00:00 Prélude non mesuré 3’42
03:52 Allemande 3’10
07:15 Courante 2’10
09:23 Sarabande grave 2’36
12:27 Gigue 2’00
SUITE EN SOL MAJEUR
14:39 Prélude non mesuré 2’00
16:45 Allemande 3’15
20:06 Courante 2’10

FACE B: 22’17
22″22 Sarabande 2’42
25:07 Gigue 2’30
27:30 Gaillarde 2’28
30:30 Chaconne rondeau 3’42
SUITE EN SOL MINEUR
34:30 Prélude non mesuré 1’37
36:08 Allemande 3’07
39:25 Courante 1’27
41:10 Sarabande 2’42
43:53 Gigue 2’12

L’INSTRUMENT
Facteur : Albert Delin, Tournai, 1768. Collection K. Gilbert.
Longueur : 2,23 m.
Largeur : 89,5 cm.
Etendue: 5011 (GG) à mi5 (e”’).
Deux jeux à l’unisson.

L’instrument est signé, sur la « tringle” au-dessus du clavier: Albertus Delin mefecitTornaci 1768. On connaît aujourd’hui dix instruments de ce facteur, dont trois clavicytheria, deux clavecins et cinq épinettes. Il fut sans doute élève de Dulcken (selon Constant Pierre). le plus grand des facteurs flamands du 18e siècle; Delin participe à la même tradition flamande, témoin le timbre unique de l’instrument présenté ici.
Nous avons noté qu’il construisit plusieurs instruments de la famille rare du clavicytherium . Ce nom compliqué désignait un clavecin
« droit”. Une mécanique très perfectionnée permettait au facteur d’ajuster un clavier formant un angle droit avec la caisse de l’instrument, le clavier étant donc horizontal, alors que le clavecin est vertical. La forme élégante du clavecin était ainsi mise en valeur, et le musicien pouvait entendre beaucoup plus facilement les sons, puisqu’il jouait face à la caisse de résonnance.
Tous les instruments de Delin sont à un clavier. Les deux grands clavecins de concert que nous connaissons de lui (le second se trouve au Musée instrumental de Berlin) sont donc à un seul clavier, avec deux jeux de huit pied (à l’unisson). séi~s quatre pied (octave) Contrairement à ce que l’on croit, le clavecin à un clavier est aussi répandu que celui à deux claviers, tout au long des 17e et 18e siècles, tant en France que dans toute l’Europe. Comme pour l’orgue, le nombre des claviers n’a aucun rapport avec la qualité essentielle de l’instrument. Ceci prouve une fois de plus que le souci de la variété de timbres, de la « registration” (terme inventé de toutes pièces au 20e siècle), n’existait pas à l’époque. Le nombre de jeux étant une question de volume et non de variété, l’interprète se devait d’avoir un jeu très libre et sensible, exactement d’ailleurs comme au piano aujourd’hui :on n’y recherche pas la « registration “, alors qu’il serait tout aussi facile de fabriquer des pianos à différents registres que des clavecins!
D’àprès les recheréhes les plus récentes (M. Benoît) d’Anglebert aurait eu en sa possession trois clavecins à un clavier, dont un Rückers à deux jeux. Ce disque a donc été fait sur un instrument, au décor très élaboré, offrant les mêmes possibilités sonores. D’ailleurs, un instrument simple, en imposant à l’interprète des limites sévères, force celui-ci, en quelque sorte, à trouver de plus grandes ressources proprement musicales.
HUBERT BÉDARD

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