Jean-François Dandrieu (1682-1738)
Brigitte Haudebourg, clavecin Henri Hemsch, 1754 dont l’accord a été effectué par Christian Pannier.
Enregistrement réalisé en 1977
Released 1978 by Arion ARN 38420
Maquette: Jacques Butterfass
Recto: Adélaïde de Gueidan et sa soeur au clavecin (détail)
(Musée Granet, Aix-en-Provence – Photo Henry Ely)
Thanks to Daniël, who let me browse the famous Daniël Beuman harpsichord collection

FACE A
PREMIER LIVRE
Première Suite (extr.) :
00:00 a) La Plaintive 2’00
02:02 b) La Coquète 0’50
02:53 c) L’Harmonieuse 2’47
05:42 d) La Musète 2’34
08:19 e) La Mélodieuse 3’17
11:38 f) Les Folies amusantes 1’46
13:27 g) Les Caractères de la guerre : Le Bouteselle 8’44
la marche, 1re et 2e fanfare , la charge, la mêlée, les cris, le triomphe, double du triomphe.

FACE B
PREMIER LIVRE
1. Troisième Suite (extr.) :
23:20 a) Les Cascades 1’56
25:24 b) La Fugitive 1’45
27:11 c) La Bouillonante 0’54
2. Deuxième Suite (extr.) :
28:06 a) l:a Contrariante 1’11
29:20 b) L’Afligée 1’35
30:57 c) Les Tourbillons 1’27
32:25 d) La Gémissante 2’10
34:33 e) Le Concert des ojseaux 1’17
3 . Quatrième Suite (extr.) :
35″52 a) L’Empressée 0’52
36:45 b) La Sensible 1’15
38:02 c) Les Fifres . 1’27
4 . Cinquième Suite (extr.) :
39:31 a) La Fastueuse 3’13
42:46 b) La Fète de village 3’57

La présentation de cet album comporte un livret broché de huit pages illustrées
dont le texte est de Brigitte François Sappey , traduit en anglais par Charles Whitfield.

Faire oeuvre, pour un artiste , en un temps qui , par
contraste passe de l’austérité de la fin d’un règne au
lax isme, à la facilité , parachever son existence attaché à
une Cour qui ne semble pas toujours saisir que le monde
se transforme sous l’effet de la recherche scientifique ou
de la pensée philosophique , voilà le destin réservé aux
hommes qui , nés à la fin du XVIIe siècle, ont vécu « la
crise de la conscience européenne ». Le monde françaIs
vient à bouger. .. l’artiste qui le reflète a-t-il sen ti la mutation
qui l’entraîne ? Un Watteau vient-il clore le siècle de
Louis XIV, ouvre-t-il celui de Louis XV? Et Berain ? Et
Fontenelle? Et Campra? Et Couperin ? Et Dandrieu?
Il Y a peu , les seuls noms de Bach, Hoendel, Scarlatti ,
Couperin et Rameau résumaient ou presque l’apport , la
richesse du clavecin européen. En ce qui concerne l’école
française, C. Girdlestone écrivait encore en 1962 :
« Bien que ‘Couperin et Rameau soient les seuls survivants
de leur vaisseau, beaucoup d’autres clavecinistes,
avant, pendant et après la vie de l’aîné des
deux, ne paraissaient pas tellement inférieurs aux
yeux de leur propre génération. »
Né à Paris en 1681 ou 1682 d’un père maître gainier
et « ordinaire» de la duchesse de Bourgogne, J .-F . Dandrieu
fit comme E. Jacquet et Daquin, des débuts d’enfant
prodige ‘à la Cour devant Madame, princesse Palatine. Il
reçut les conseils de son oncle l’abbé Pierre Dandr~eu,
organiste et compositeur, puis ceux de Jean-BaptIste
Moreau, musicien de Saint-Cyr. En 1704, il devient organiste
de Saint-Merry, poste qu’il assumera trente-quatre ans
durant comme l’avait fait Nicolas Lebègue auprès duquel
il n’est pas interdit de penser que le jeune musicien p~racheva
sa formation . En 1721 , le Régen t le nomme organIste
de la chapelle royale pour le quartier d’avril, F . Couperin,
Landrin et Dagincour assurant les trois autres quartiers .
Dandrieu collabore alors successivement avec Delalande
et Campra, « sous-maîtres » de la chapelle. Enfin, en 1733,
à la mort de Pierre Dandrieu, il reprend la charge d’organiste
de Saint-Barthélémy en la Cité et c’est dans cette île
de la Cité où il a toujours vécu qu’il meurt le 17 janvier
1738.
Ô paradoxe! vrai aussi pour Couperin, Rame’au,
Dornel, Dagincour, ce n’est pas à l’instrument du culte
que l’organiste confia l’essentiel de son message, mais à
l’instrument profane. A côté de sonates pour un ou deux
violons et basse chiffrée , de Principes d’accompagnement
et d’un Livre d’orgue publié de façon posthume, Dandrieu
composa trois petits Livres de clavecin entre 1704 et
1706 environ , et trois grands Livres qu’il donna à graver
en 1724, 1728 et 1734. Remarquons, comme chez Rame.au ,
son presque contemporain, la longue période de maturatIOn
qui sépare ses productions pour clavecin.
Dès ses premières oeuvres le musicien tente une fusion
entre les styles français, italien et allemand et c’est là sa
marque distinctive. En effet, s’il agit comme ses collègues
lorsqu’il fait appel à la polyphonie « oblique», capricieuse,
comme déchiquetée des luthistes français ou au chroma-
tisme, aux développement séquentiels des sonatistes italiens,
il innove lorsqu’ il introduit un contrepoint plus suivi,
plus linéaire à deux , trois , quelquefois quatre par tIes.

#HenriHemsch #ChristianPannier #BrigitteHaudebourg